#Mots-clés: Importation, bien, montage, installation, taxe sur la valeur ajoutée, TVA, douane, clés en main, contrat EPC, montage, installation, Engineering, Procurement, Construction, autoliquidation, transfert de propriété, importateur, incoterm, octroi de mer
#Article du CGI/LPF: 256, 257 ter, 262, 271, 293 A
#Auteur: Anne-Sophie¤ de BÉCHADE
#Qualités: Avocate Directeur, KPMG Avocats
#Auteur: Brigitte¤ LABOU
#Qualités: Avocate, KPMG Avocats
#Auteur: Meryem¤ AMRAOUI
#Qualités: Fiscaliste, KPMG Avocats
Le présent cas pratique analyse le traitement fiscal et douanier des importations de biens accompagnés de montage et installation (contrats « clés en main », Engineering, Procurement, Construction, EPC), dont le régime a été profondément modifié par la généralisation de l'autoliquidation de la TVA à l'importation et l'introduction d'une condition de propriété pour exercer le droit à déduction de la TVA d'import (V. § 3 et 6).
Dans ces opérations complexes, le vendeur conserve la propriété des biens jusqu'à l'achèvement complet du montage et de l'installation, tandis que le client agit comme importateur douanier (réceptionnaire effectif) selon l'incoterm DAP (rendu au lieu de destination) usuellement stipulé. Cette dissociation entre propriétaire et importateur douanier crée une difficulté d'application des règles de TVA à l'importation (V. § 3). Depuis 2023, la doctrine administrative impose que seul le vendeur-propriétaire peut être redevable de la TVA à l'importation et la déduire pour les livraisons après montage et installation. Aucune option de désignation d'un autre redevable n'est prévue, contrairement aux importations simples (V. § 8). La décorrélation entre l'importateur au sens douanier (case 8 du DAU) et le redevable de la TVA à l'importation (case 44 du DAU), validée par les administrations fiscale et douanière depuis 2016, est confirmée en 2021 (V. § 4 et 11). Le traitement fiscal se fait donc en deux temps : (i) à l’importation et (ii) après l’achèvement du montage (V. § 18 et 19). Le même mécanisme s'applique dans les collectivités d'outre-mer (Martinique, Guadeloupe, La Réunion), avec une attention particulière à l'octroi de mer externe dont le redevable est l'importateur douanier (case 8), potentiellement éligible aux exonérations et au droit à déduction (V. § 21).
Nous avons exposé certains points de vigilance essentiels :
- des clauses contractuelles explicitant le transfert de propriété différé jusqu'après montage complet ;
- une valeur en douane limitée aux seuls biens importés, hors services de montage et installation postérieurs ;
- une documentation probante complète conservée pendant 6 ans pour prévenir les risques de contrôle (double contrôle douane/DGFiP possible) (V. § 22 à 24).
Nous recommandons donc d’insérer une clause contractuelle encadrant expressément le traitement TVA/douane, de vérifier la cohérence des mentions en cases 8 et 44 du DAU, et d’anticiper les impacts de la réforme DELTA IE sur les modalités d'identification des intervenants (V. § 25 à 28).
##(INV)
#Titre-e: Importing goods with assembly and installation: tax and customs issues#
#Résumé-e: This case study analyses the tax and customs treatment of imports of goods accompanied by assembly and installation (contracts EPC, Engineering, Procurement, Construction), the regime for which has been profoundly changed by the generalisation of reverse charge VAT on imports and the introduction of a condition of ownership in order to exercise the right to deduct import VAT (V. § 3 and 6).
In these complex transactions, the seller retains ownership of the goods until assembly and installation are complete, while the customer acts as the customs importer (actual consignee) in accordance with the usual DAP (delivered at place) Incoterm. This separation between owner and customs importer creates difficulties in applying import VAT rules (V. § 3). Since 2023, administrative doctrine has stipulated that only the seller-owner can be liable for import VAT and deduct it for deliveries after assembly and installation. Unlike simple imports, there is no option to designate another taxpayer (V. § 8). The decoupling between the importer for customs purposes (box 8 of the DAU) and the person liable for import VAT (box 44 of the DAU), validated by the tax and customs authorities since 2016, is confirmed in 2021 (V. § 4 and 11). Tax treatment is therefore carried out in two stages: (i) upon importation and (ii) after completion of the arrangement (V. § 18 and 19). The same mechanism applies in the overseas collectivities (Martinique, Guadeloupe, Réunion), with particular attention to the external dock dues, for which the customs importer is liable (box 8), potentially eligible for exemptions and the right to deduction (V. § 21).
We have outlined some key points to bear in mind:
- contractual clauses specifying that ownership is deferred until after complete assembly;
- customs value limited to imported goods only, excluding subsequent assembly and installation services;
- complete supporting documentation kept for six years to prevent the risk of inspection (possible double inspection by customs/DGFiP) (V. § 22 to 24).
We therefore recommend including a contractual clause expressly governing VAT/customs treatment, checking the consistency of the information in boxes 8 and 44 of the DAU, and anticipating the impact of the DELTA IE reform on the methods used to identify the parties involved (V. § 25 to 28).#
(INV)##